J’arrive chez Norbert Aleman tout essoufflé. Va-t-il m’annoncer enfin que les spectacles vont commencer ? Je veux dire… tout de suite ?
Cet espoir, je n’ose l’envisager complètement, j’ai tellement peur d’être déçu. Mes spectacles avec les Vampires et les Blues Singers me paraissent tellement loin. C’est pourtant cet espoir qui m’aura fait tenir pendant ces années de galères à Paris…
- Bon, me dit Norbert, tu veux faire de la scène ? D’accord, mais il va falloir chanter !
- Je n’attends que ça !
- D’accord ! Tu vas chanter en première partie de la tournée d’Enrico Macias début février (nous sommes en 1973)
- C’est vrai ? C’est génial. Qui va t’on prendre comme musiciens ? J’ai mon copain Jean-Louis Philibert, chez qui j’ai vécu, qui…
- Non, me dit-il en me coupant tout net la parole, tu vas être accompagné par l’orchestre de Johnny. On commencera les répétitions d’ici quinze jours.
Je ressens cela comme une injustice au départ, mais le contrôle de cette situation m’échappe totalement. Ma peur de retomber dans ces dernières années de difficultés, me fait également accepter toutes les volontés d’un Norbert qui veut rester le maître de la situation dans tous les domaines.