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112 L'accident
Je perds totalement conscience et ma mémoire avec. Je resterai ainsi amnésique pendant huit jours. Drôle d’expérience qui fera l’effroi de tout mon entourage.
Des flashs me reviennent : celui d’entendre la voix chaude et rassurante d’Anne-Marie, la femme de Norbert, qui me demande où je suis et ce qu’il m’est arrivé. J’ai dû, dans un moment de conscience l’appeler à partir de la cabine étroite d’un bar, c’est l’image qu’il m’en reste…
Puis de nouveau le vide et je me réveille dans une salle de l’hôpital de la Salpetrière. Je contemple le plafond et mes yeux descendent sur des murs vieillis qui me semblent sales, puis sur une enfilade de lits occupés par d’autres patients… Sûrement la salle des urgences.
Je repars dans mon inconscience et je suis à nouveau réveillé par des bruits de sirènes, celle d’une ambulance qui me transporte dans les rues de Paris, et de nouveau le vide…
Je reprends une nouvelle fois conscience, pour quelques minutes. J’ai très mal à la tête. Je ne sais comment, mais je suis à présent à l’hôpital américain de Neuilly. Combien de temps s’est écoulé depuis mon accident ? Combien de jours peut-être… ?
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113 L'accident Une voix que je connais s’exclame :
- Il a l’air mieux à présent…
Je m’entends questionner :
- Qui je suis ?
- Christian Delagrange me répond la voix connue.
- Ah ? Et qu’est-ce que je fais dans la vie ?
- Tu es chanteur !
- … Oui… mais comment je m’appelle ?
- Christian Delagrange, je viens de te le dire…
- … J’ai rêvé que j’étais chanteur… C’est vrai ou ce n’est qu’un rêve ? Je ne sais pas trop, j’ai un doute…
Je ne vois pas la tête de Norbert que je ne reconnais pas, penché sur mon lit, mais je suppose qu’il doit faire une drôle de mine.
Au bout d’un temps dont je n’ai pas notion, je prends enfin conscience que le jour de l’accident, j’avais deux spectacles dans la soirée. Je ne cesse de demander comment on pourrait rattraper mon absence. Cela prend une dimension incroyable, comment ai-je pu manquer deux spectacles, avec tous ces gens qui m’attendaient !
Une multitude de choses me reviennent ainsi, entre l’incertitude d’une réalité ou d’un rêve.
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