Je sens tout son désespoir, lui qui devait trouver prochainement l'apothéose de sa vie professionnelle en entrant dans un grand laboratoire de recherche aux U.S.A.
Je le quitte en larmes et fonce dans le bureau du professeur qui le soigne.
- Avez-vous une chance de le sauver ?
- Non, plus aucune, il est malheureusement en phase terminale.
- Alors vous ne pouvez pas le laisser souffrir comme ça... Je vous en prie, faites quelque chose, trompez-vous dans les doses, n'importe quoi, mais allégez ses souffrances et qu'il parte en paix, c'est inhumain de le laisser vivre !
Je rentre la mort dans l'âme à Paris. Je reprends une énième représentation et, à l'entr'acte, on vient m'annoncer le décès de mon papa... Je pleure, renifle, me mouche et entre de nouveau en scène. Show must go on, disent les américains... L'épreuve est terrible, mais je tente de toutes mes forces à tenir le coup entre deux changements de costumes en larmes.