Me voici donc parti de Grenoble pour venir habiter à Miramas dans les Bouches du Rhône. Je suis assez heureux d’y trouver le soleil et la mer (pas très loin) dès mon arrivée. Mais les soucis de continuer à chanter me gâche un peu ce plaisir.

Et puis, pour continuer mes études il va falloir aller à Marseille, à cinquante kilomètres de là. Ce n’est pas la ville qui me déplaît, au contraire, mais j’ai sous les yeux les horaires de la SNCF et ça m’effraie : J’ai le train du matin à 06H14 et celui du retour à 20H12 au départ de Saint Charles me fait arriver vers 21H15 !

Pour l’instant, je me retrouve en cours, l’année est déjà commencée, avec quelques aventures peu banales. Par exemple dès ma première heure d’anglais : interro... La semaine suivante, je me retrouve avec un 2/20. Quelques zéros pleuvent sur mes nouveaux copains et je me sens assez satisfait d’avoir au moins une note positive, moi qui n’avez pas eu connaissance des dernières leçons. Mais là, le prof n’est pas de cet avis et se rue vers moi pour me gifler devant mon sourire de satisfaction. Je n’ai pas un comportement spécialement violent, mais ce geste agressif me fait bondir et mon poing vient se figer à un petit centimètre de son nez, histoire de lui faire comprendre que j’ai passé l’âge des fessées. Devant un chahut redoutablement sonore de la classe, le directeur entre et nous prie de le suivre, professeur et moi, dans son bureau.

Devant ses questions, sur le point de lui expliquer ce qui s’est passé, je reste silencieux et stupéfait d’entendre le prof, qui ne m’avait vu qu’une fois auparavant, lui dire “Je ne comprends pas... d’habitude c’est un élève sérieux...”.