Un autre prof, de math celui là, est beaucoup plus sympa : quand nous n’avons pas trop envie de travailler, il suffit de lui parler de la guerre d’Algérie, alors nous avons le droit à un récit théâtral de ses exploits pour le restant de l'heure : - « ...et je leur criais : le F.M. en batterie... ». Pittoresque, non ? Le soleil les rend fadas : c’est Marseille !

Mais Marseille est avant tout une ville avec une âme exceptionnelle. Elle est aussi le lien avec le monde entier, mais également avec mon cher Maroc. Les cargos et paquebots qui partent en croisant les îles du Frioul et le château d’If me font rêver. Je passe de longues minutes, le soir, avant de prendre mon train sur le port où sur une hauteur qui le domine. Je vais aussi, souvent, à Notre Dame de la Garde.
La « bonne Mère » est le lieu par excellence pour voir tout ce qui se passe à Marseille.

Au bout de quelques mois les allers-retours s’avèrent très fatigant. Je traîne de plus en plus les pieds le matin pour me lever…Heureusement mes parents finissent par trouver une solution de logement et me voilà dans un foyer de jeunes travailleurs à la Capelette, un quartier de Marseille. Plus de trains, je peux enfin dormir un peu plus tard.

Dans ce foyer réservé, comme son nom l’indique, aux jeunes travailleurs, il y a malgré tout un étage, le dernier, qui est réservé aux étudiants.

Ce n’est pas le grand luxe, les chambres sont de deux ou trois lits ; mais l’ambiance marseillaise éclate dans toute sa splendeur ; une petite guerre amicale se fait régulièrement entre l’étage des travailleurs et le notre .