Les jours passent, sans trop savoir où j’en suis ; rien ne bouge vraiment, mais je joue à l’aveugle en me masquant une certaine réalité, je veux encore y croire. Le promoteur, lui, ne semble plus vraiment intéressé, ou bien il n'a pas vraiment les moyens du financement.
Avec Jean-Louis, nous faisons des allers-retours d’Alfortville, où il habite, à Paris en empruntant RER et métro pour allez voir Gérard. Parfois nous allons place Pigalle qui sert de bourse d’échange pour les musiciens qui sont à la recherche de travail. Nous rencontrons beaucoup de monde, mais rien ne semble vouloir "bouger".
Je loge toujours chez lui et Zizi nous fait des plats arméniens tous délicieux. Elle est adorable et courageuse ! Elle s’occupe de la maison, de leur fils, travaille en confectionnant des robes, pièce par pièce, pour un prix ridiculement bas, pendant que nous rêvons en mettant les pieds sous la table, à un monde fait de musique et de succès. En fait, on se laisse vivre.
J’ai un peu honte, on mériterait des coups de pied au c... On doit toujours “monter” un orchestre pour ramener un peu d’argent, alors on répète avec quelques copains musiciens et on traîne dans les bars pour... Mais pour quoi donc ? On s’imagine que c’est là qu’on va trouver des contrats… Le temps passe lui aussi avec les jours.