- Il a fait la même chose que toi, il est venu me voir un jour. Mais lui, il était plus gonflé, il m’a fait écouter une cassette de Tom Jones en me faisant croire que c’était lui qui chantait...
Deux heures après, je suis sorti avec la promesse de voir ce qu’il pourrait faire, je dois à nouveau le contacter dans quelques jours.
Les attentes dans ce métier sont longues, très longues ; rien ne se fait toujours tout de suite, que ce soit pour espérer faire un disque ou pour attendre le moment d’une entrée en scène, lors d’un spectacle ou d’une télévision.
J’ai enfin un nouveau rendez-vous boulevard Raspail. Nous devons nous rendre chez Barclay pour rencontrer Léo Missir, le responsable du label Riviera.
Je monte dans la voiture de Norbert, une Porsche. Je suis impressionné, moi qui n’ai eu pour unique voiture, achetée par mon père, qu’une veille Alfa Roméo Gullietta avec les vitesses au volant ; c’était tellement ringard. D’ailleurs, elle a fini abandonnée sur une place de parking dans le 15e arrondissement, faute d’argent pour payer l’assurance, les réparations et l’essence. Je ne devrais pas dire ça, c’est quand même bien d’avoir un père qui vous achète une voiture !