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Chapître 8

Le premier disque

Cette idée de trouver un pseudonyme me trotte dans la tête, Je ne sais pas très bien. Je finis par ouvrir un annuaire téléphonique et m’arrête sur Gallbert, pourquoi ? Le hasard simplement. Et puis, chanteur de rock oblige, je trouve que Gallbert avec deux “l” ça fait mieux... Pour la même raison, Christian devient Chris. Et voilà, ce sera Chris Gallbert.

Me voilà chez Jean-Pierre Massiera, qui semble avoir plein d’idées. Il me propose donc « Carmen », une chanson du style opéra-rock, inspirée de l’opéra du même nom. Ça me convient parfaitement et nous convenons de la date de l’enregistrement.

Ce jour-là, je mets pour la première fois les pieds dans un vrai studio professionnel, en tout cas pour enregistrer, et mon propre disque en plus !

Je ne vous cache pas mon bonheur... Le premier à arriver au studio est le batteur, Secarelli, un musicien de renom et cela m’impressionne. Puis le guitariste et le bassiste, le clavier... La section rythmique est au complet et la séance commence.
La phase suivante voit arriver les cuivres et ensuite les cordes. Soixante dix musiciens et choristes dans le studio, rien que pour moi, je n’en crois pas mes yeux ! Et tout cela sur un 8 pistes, un Studer, le même qu’utilisaient les Beatles... Je suis en plein rêve... Enfin, nous arrivons à l’enregistrement de ma voix. Je donne, donne, donne le meilleur de moi.

Le lendemain, nous mixons les titres, et ça sonne ! Mon excitation est au maximum. Le rêve d’un gamin s’accomplie !

 
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Le premier disque

Le mixage, vu quelques trente ans plus tard, sera un véritable exploit ! Les soixante dix musiciens et choristes sont regroupés sur 6 pistes seulement (quelques années plus tard, on enregistrera sur 32, voir 64 pistes). Les deux dernières me sont réservées ; une piste pour ma voix en français et une pour un éventuel enregistrement en anglais ou une autre version étrangère.


Un mois après, le disque sort et cela se vend. Ce qui me paraît naturel d’un côté, mais paradoxalement miraculeux par ailleurs. Séances de photos pour la pochette, puis la presse, radios et télévisions, le rêve continue. Le fameux tapis rouge que vous déroulent tous les gens du métier se met en place, mais attention aux faux plis et à la chute. Malgré une certaine confiance en moi, je reste prudent, ce qui m’arrive est un cadeau du destin et j’ai peur de perdre la tête.