Après tout juste trois heures et demie, je descends de la passerelle et foule ce sol. Heureusement que personne ne me demande mon sentiment et encore moins ne m'observe, l'émotion trop forte ne manquerait sans doute pas de déclencher des larmes dans mes yeux. Ces yeux qui regardent et regardent encore, comme pour m'imprégner à jamais de ce bonheur de « revenir », pour graver chaque seconde, chaque arbre, chaque maison ; pour inhaler chaque frémissement de vent qui transporte cette douce chaleur et ces odeurs tant aimées que je ressors, compare et rentasse au plus profond de ma mémoire.

Ce séjour est aussi l'occasion d'aller à Taroudant, puis à Marrakech, deux lieux que je ne me souviens pas avoir connus. La seule route, puis pistes en franchissant à 2100m d'altitude le col du Tizi'N'Test, qui permet à ce jour de relier Agadir à Marrakech, aura raison de la belle R16 que nous avons louée : la conduite très … sportive de Norbert, dans les trous et sur les cailloux de la piste aura eu raison du pot d'échappement de cette pauvre berline et c'est dans un bruit assourdissant que nous franchissons les remparts en pisé de la ville…

Partout où nous sommes invités, je réclame la cuisine traditionnelle qui m'a tant manqué et c'est avec bonheur que je retrouve les trois doigts de ma main droite en guise de fourchette pour savourer, mais aussi …oui, dévorer les plats savoureux qui font à mes goûts très chauvins mais revendiqués, de cette cuisine, la meilleure cuisine traditionnelle au monde.

De retour sur Paris, je n'ai qu'une idée en tête, un seul espoir, simplement y retourner au plus vite, tellement je suis heureux de cette histoire d'amour retrouvée entre mes ''chromosomes'' et ce pays.