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Retour au Maroc


Je repars m'assoir tranquillement et je déclare d'un air détaché.
- Elles sont sympa les hôtesses, surtout celle de droite, elle est très mignonne.
- Oh oui, tu as raison dit-il en se retournant.
Puis je ponctue avec le petit brin de déception nécessaire :
- Ouais… Enfin….
Boubou me regarde et me déclare :
- Y'a quelque chose qui ne va pas ?
- Non, non, tout va bien, juste que l'une d'elle m'a confirmé que notre avion aurait du retard et que nous allons rater le dernier bateau pour l'île d'Agadir…
- Comment ça ? L'avion ne se pose pas directement à Agadir ? C'est quoi cette histoire de bateau dont tu parles… ?
- Ben ??? Tu ne le savais pas ?
- Quoi ? Vas-y, dis-moi ?
- Incroyable ça, tu ne connais pas Agadir ?
- Non… ? dit Boubou inquiet.
- En fait, Agadir est sur une petite île, à peine à 200m du continent, mais il faut qu'une navette amène les touristes sur l'Île.
- Ah ? Mais alors, comment on va faire s'il n'y a plus de bateau ? On va aller sur un autre hôtel près de l'aéroport ?
- Non, il n'y en a pas !
- Alors, comment on fait ?
- C'n'est pas grave, ils mettent gratuitement à disposition des petits paniers d'osier, qu'on sangle sur la tête à l'aide d'une petite courroie en cuir, ce qui permet de mettre nos vêtements au sec et on part à la nage. Et, rajoutant d'un air totalement détaché, ce n'est vraiment pas loin, juste 200m… En plus il y a des bouées tous les 50m, si on veut se reposer…
- Tu te moques de moi là !
- Ben non, je te promets, pas du tout, pourquoi j'irai inventer un truc pareil ! Tiens tu vas voir, on va demander à l'hôtesse qui passe… Mademoiselle s'il vous plait…
- Oui Monsieur, que désirez-vous ?
- Mon ami ne connait pas Agadir, je lui dis que c'est sur une île mais il ne veut pas me croire.
- Bien sûr que si ! Assure-t-elle avec un aplomb indiscutable et étonnée qu'on ignorait cela.
- Ah ? Dit Boubou en s'enfonçant de plus en plus dans son siège, comme terrassé … Heu… Et mes appareils photos alors ?

 
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Retour au Maroc


- Nous sommes vraiment désolés pour ce retard Monsieur. Je vais quand même retourner me renseigner auprès du capitaine pour tenter de savoir si nous pourrons atterrir à l'heure, on ne sait jamais. Au pire, ne vous inquiétez pas, il existe une consigne et vos appareils photos, comme vos bagages arriveront par le premier bateau demain matin.
- Ah non, je reste dormir à la consigne ! Même par terre, mais je ne les abandonne pas ! Dit-il fermement.

Dès cet instant, je le vois tellement angoissé de ne pas voir revenir l'hôtesse lui confirmer ou non qu'on arrivera avant le départ de la dernière navette, que je finis par lui avouer la vérité :
- Mais non, on plaisantait…
Sous regard interrogateur, je rajoute :
- Rassure-toi, Agadir n'est pas sur une île… On t'a bien fait marcher, hein !
- Salaud, lâche-t-il. Tu te rends compte, tu m'as angoissé comme un malade. Salaud ! ...Salaud !
Je devine les hôtesses pouffant discrètement dans leur coin.

Enfin atterri, et à l'heure s'il vous plait, en sortant de l'appareil une voix masculine nous parvient :
- Bienvenu sur l'île d'Agadir Monsieur !
Je me retourne amusé, Boubou aussi, mais lui furieux ! On ne peut constater que deux stewards et nos amies hôtesses s'efforçant aimablement de remercier et souhaiter un bon séjour aux autres passagers avec un air innocemment sérieux, malgré une envie tant bien que mal contenue d'éclater de rire …



Arrivés à l'hôtel, je m'empresse de louer une 4L Renault, riche de l'expérience désastreuse d'une voiture plus « haut de gamme » ; elle est la voiture passe partout dans les pistes où nous retournerons immanquablement faire des photos pendant ce séjour, puis nous décidons d'aller faire un tour dans la ville.
En remontant l'avenue Mohammed V, Boubou s'exclame joyeusement :
- Oh ! Regarde les deux nanas là !